L’esprit du forgeron

Published on: 19 avril 2016 La mutation Ripeau

« Au fond du vin se cache une âme », écrivait Théodora de Banville. Une âme que le temps a façonnée, au gré des saisons, au gré des rires et des larmes que croise toute vie. L’âme du vin est si profondément liée à l’âme de son vigneron, qui oriente ici-bas les richesses du sol vers sa vigne, espère d’en haut la clémence du ciel, et, le regard perdu sur son vignoble, songe avec passion aux histoires toujours uniques que ce vin permettra d’écrire, autour de bonnes tablées, entra amis, entre amoureux…

A celui qui accorde les battements de son cœur à celui de la vigne, la nature apprend très vite l’humilité. La science la plus grande ne saurait rivaliser avec un ciel qui se charge de glace ou de feu. Il s’agit alors moins de combattre que de philosopher.

« Chante, chante dès l’heure où ta forge s’allume,

Frappe, bon ouvrier, gaiement, sur ton enclume !

Il s’agit moins de peser les choses que d’entrer dans un hymne avec la nature. Un hymne certes plus diffus que celui, offert en concentré, dans un flacon de bon vin, qui semble ouvrir des passages vers le ciel. Il s’agit de créer, peu à peu, entouré des enfants et de bons amis, sur une terre d’élection, un art de vivre.

Chante, bon ouvrier, chante en rêvant, travaille

Règle tes chants d’amour sur l’enclume, et bats dans ta chanson.

Quand leur grand-père, patiemment, martelait le métal sur l’enclume pour donner corps à ses rêves, il y avait déjà cet amour de la nature, simple et vrai, déchargé de tout artifice. Et cette quête diffuse vers la Beauté. La masse s’est transformée en sécateurs, le métal s’est transformé en vigne. Le forgeron est devenu vigneron. La quête est restée la même, mais les frères Grégoire se sont rapprochés de leur but : il y a dans le vin un mystère si grand…

Le forgeron est le nouvel emblème de Ripeau. Il est le reflet d’un travail passionné. Il est surtout l’expression d’un amour filial et un hommage.

Les étincelles d’or en tous sens élancées,

C’est le feu de ton coeur et tes bonnes pensées. » *

Photo : © Lionel Lizet
*Extrait de La légende du forgeron (Jean Aicard)